Résumé :
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[BDSP. Notice produite par ORSRA VqN7R0xS. Diffusion soumise à autorisation]. Depuis 1985, deux sources d'information fournissent des indicateurs de la fréquence de la pathologie coronaire dans la population française : la statistique nationale des causes de décès établie par le CépiDC (INSERM), d'une part, et trois registres répertoriant les cas d'infarctus du myocarde et les décès coronaires définis par le projet MONICA de l'OMS dans trois régions (Bas-Rhin, Communauté urbaine de Lille, Haute-Garonne), d'autre part. En particulier, une enquête effectuée pour chaque décès susceptible d'avoir une origine coronaire permet aux registres de conclure soit positivement (avec ou sans infarctus) soit négativement, soit à une impossibilité de décider en l'absence de données suffisantes. Le présent travail a pour but d'étudier la concordance des classifications des décès de cause coronaire à partir des deux sources d'information selon la définition retenue d'une part et en tenant compte ou non des causes multiples inscrites sur les certificats de décès d'autre part. Matériel et méthodes : Les 4 664 décès intervenus durant l'année 2000 dans la population de 35 à 64 ans des trois régions et répertoriés par le CépiDC ont été appariés avec les 812 décès dont les causes ont été étudiées par les registres. Après appariement, la classification MONICA a été confrontée à celle du CépiDC, construite à partir du code CIM10 de la cause initiale ou après prise en compte des causes multiples. Dans chaque cas, la concordance entre les classifications finales (décès coronaire ou non) a été établie et le rapport entre la mortalité coronaire obtenue à partir des deux sources a été calculé. Résultats et conclusions : Huit cent six décès ont pu être appariés, dont 310 de cause coronaire selon les registres, 420 présumés de cause coronaire mais avec données insuffisantes et 76 d'origine non coronaire. Alors que le nombre de décès coronaires estimé selon les deux sources est très voisin, la concordance entre les classifications est relativement faible (kappa=0,61). Cependant, lorsque les décès avec données insuffisantes sont inclus dans la définition MONICA, la concordance diminue et une forte sous-estimation (59%) de la mortalité d'origine coronaire est observée par la statistique nationale par rapport aux registres. La prise en compte des causes multiples en plus de la cause initiale permet, dans une certaine mesure, de réduire cette sous-estimation (42%) et d'améliorer la concordance entre les résultats provenant des deux sources (kappa passant de 0,46 à 0,51). Ces résultats ont des conséquences importantes en ce qui concerne les comparaisons internationales. En effet, le Projet MONICA a montré qu'en France le pourcentage de décès avec données insuffisantes est particulièrement élevé, conduisant à une sous-estimation des taux de décès coronaires établis à partir de la statistique nationale relativement aux autres pays, en particulier européens.
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