Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS Iq98R0xl. Diffusion soumise à autorisation]. Au Swaziland, l'épidémie de sida se caractérise par la lente apparition d'une multitude de cofacteurs qui ont mené à un état d'urgence chronique et compliquent l'existence de toutes les couches de la société. Exacerbées par la mauvaise gestion politique interne et par les politiques malavisées des organisations internationales, les répercussions de l'épidémie se feront sentir pendant plusieurs générations. Alors qu'on ne diagnostiquait presque aucune infection à VIH au Swaziland en 1990, le pays affiche maintenant la prévalence relative la plus élevée au monde. L'infection mine la capacité des Swazis de monter des mesures d'intervention efficaces et systémiques. Selon les indicateurs du bien-être social, la population est en détresse. Sous le poids combiné des inégalités entre les sexes, de la sécheresse, du déclin de l'agriculture et de la pénurie de ressources financières, les ménages n'arrivent plus à assurer leur subsistance, et la situation ne cesse de se détériorer. Dans cet article, nous faisons valoir que la réalité brutale à laquelle la population swazie est confrontée est perpétuée par le manque de volonté politique du gouvernement et les conditions imposées par les donateurs internationaux. En l'absence de programmes gouvernementaux intégrés, de nombreuses communautés amorcent leurs propres interventions. Pour aider ces populations vulnérables, il faut des engagements financiers internationaux soutenus. Et pour qu'on en fasse une utilisation optimale, les fonds doivent être accompagnés d'appels à la responsabilisation politique interne. De tels changements faciliteront les interventions nationales, surtout les projets à l'échelle communautaire. Nous nous sommes concentrés sur le cas du Swaziland, mais bon nombre de nos constatations s'appliquent aux épidémies généralisées en Afrique australe.
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