Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS qFR0xksj. Diffusion soumise à autorisation]. Objectif. Bien que l'usage de l'amiante ait été interdit depuis 1997, les salariés employés à des tâches de traitement de l'amiante en place sont encore directement concernés par les risques liés à l'inhalation de poussières d'amiante. Une matrice emplois-exposition pourrait représenter un moyen rapide et reproductible pour estimer l'exposition de ces salariés. A ce jour, il n'existe pas de telle matrice. L'objectif de notre travail a été de proposer une matrice spécifique de correspondance entre les tâches de traitement de l'amiante en place et l'exposition aux fibres d'amiante. Méthodes. En utilisant une méthode Delphi simplifiée, trois experts expérimentés ont attribué aux différents types de tâches de traitement de l'amiante en place selon la nature du matériau (flocage, enduit type progypsol, calorifugeage, faux-plafonds, carton d'amiante, amiante-ciment, dalles vinyle, colles amiantées, joints, tresses), le type d'opération (préparation, retrait, repli, déconstruction) et les facteurs qui peuvent influencer l'exposition (état de conservation du matériau), des niveaux d'exposition hors toute protection, sur une échelle logarithmique comprise entre 0,01 et 300 fibres par centimètre cube d'air. Chaque expert a estimé de manière individuelle et indépendante chaque tâche, les estimations étant ensuite confrontées. Un consensus a été trouvé en cas de désaccord. Résultats et discussion. L'estimation des niveaux d'exposition était concordante pour au moins deux des trois experts, à l'exception de la déconstruction intégrale d'amiante-ciment, pour laquelle les estimations des experts divergeaient. Les niveaux d'exposition, hors toute protection, étaient compris entre 300 (retrait d'un flocage ou d'un enduit type progypsol) et 0,1 fibres par centimètre cube (préparation ou repli du chantier, si matériel en bon état). Pour estimer l'exposition effective des opérateurs en prenant en compte les facteurs de protection collective et individuelle, il est nécessaire d'appliquer aux niveaux d'exposition hors toute protection des coefficients protecteurs multiplicatifs pour chaque mesure de prévention mise en oeuvre. Bien qu'une matrice ne puisse pas prendre en compte la variabilité individuelle de l'exposition pour une tâche donnée, elle permet une première estimation de l'exposition utile dans le cadre d'une étude épidémiologique des risques liés à l'inhalation des fibres d'amiante dans les activités de traitement de l'amiante en place.
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