Résumé :
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Francesco Novara décrit les facettes d'un syndrome névrotique de l'organisation et son incapacité à changer les mécanismes de défense qui le font persister ; il discute ensuite les méthodes de diagnostic et les procès de changement thérapeutiques, puis constate que l'organisation reste "inguérissable" tant qu'on l'enferme dans une "cage unitaire". Le changement se fonde sur la poursuite des buts d'utilité sociale qui sont sa raison d'être. Instrument au service de la société, l'organisation trouve les conditions de la santé dans l'accomplissement de son rôle social. L'article de Solange Lapeyrière souligne l'importance de renouveler les approches utilisées, mais certainement pas sur le mode outils et recettes. Trois niveaux d'interventions semblent indispensables, le niveau interpersonnel et individuel, le niveau organisationnel, et enfin le niveau politique et culturel, avec la direction générale et les instances syndicales. L'article de Yves-Frédéric Livian présente deux cas dans lesquels d'anciennes règles de relation inter-organisationnelles disparaissent sans légitimité apparente et où s'installe une forme de violente souffrance au travail. De nombreux acteurs perçoivent ainsi une "dégradation" douloureuse des relations marchandes qu'ils pratiquent pourtant depuis longtemps. Le texte de Michel Castra analyse dans une perspective sociologique les pratiques employées par les professionnels travaillant auprès des malades en fin de vie dans le cadre hospitalier. Il montre comment les soignants confrontés à la violence de mourir parviennent à élaborer des stratégies individuelles et collectives pour se préserver et maintenir leur engagement. A partir de plusieurs études de cas (consultation souffrance au travail) M. Aguerre, Mme Clancy et Mme Pascual montrent l'intérêt du soutien psychologique centré sur la question du travail et les enjeux de cette expression de souffrance dans le monde du travail. Les difficultés de la prise en charge et de la prévention. Le dernier article de Pascale Molinier relate les principaux jalons qui ont conduit à faire des rapports sociaux de sexe et de leur enjeu, la division sexuelle du travail, une dimension centrale dans la recherche clinique en psychodynamique du travail. Une place centrale est accordée à la situation des infirmières à partir de laquelle se sont constituées les principales connaissances sur les rapports entre santé et travail du côté des femmes.
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