Résumé :
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La dénutrition du sujet âgé constitue un enjeu de santé publique par sa fréquence et ses conséquences en terme de morbi-mortalité et de coûts. Si les mécanismes de cette dénutrition semblent bien identifiés, son dépistage et sa prise en charge restent insuffisants, portant ainsi cette pathologie sur le " podium " des principaux facteurs de mauvais pronostics lors de toute pathologie aiguë. Sur le plan épidémiologique, les différentes études menées sur la population des plus de 65 ans mettent en évidence la fréquence inquiétante de la dénutrition. Elle intéresse en effet 3 à 5 % de la population vivant à domicile, 50 % des sujets lors de leur admission en court séjour et de 20 à 60 % des personnes âgées vivant en institutions (la prévalence augmente lorsqu'on passe des institutions pour personnes âgées autonomes aux unités de soins de longue durée). Si l'âge n'est pas, à proprement parler, la cause de cette dénutrition, il en est un facteur précipitant par le biais des modifications physiologiques liées au vieillissement. On observe en effet, avec l'avancée de l'âge, des troubles de la dentition, une augmentation des seuils gustatif et olfactif, une atrophie de la muqueuse digestive qui vont progressivement altérer la fonction alimentaire. A ces éléments organiques s'ajoutent des modifications métaboliques qui vont diminuer les réserves de l'organisme. Il convient en premier lieu de connaître le phénomène de SARCOPENIE qui correspond à une diminution progressive de la masse maigre (masse musculaire) au profit de la masse grasse. On note ailleurs une diminution du compartiment hydrique, des réserves calciques. Enfin l'avancée en âge s'accompagne souvent d'une intolérance au glucose.
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