Résumé :
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Il existe relativement peu de données chez les enfants concernant les effets à long terme sur le rein et le système neurologique d'une faible exposition environnementale aux métaux lourds. L'étude présentée ici s'est intéressée à des enfants vivant à proximité de deux fonderies du Nord-Pas-de-Calais (Auby et Noyelles-Godault) dont les sols environnants contenaient des taux élevés de métaux lourds (plomb : 100-1 700 ppm, cadmium : 0,7-233 ppm, zinc : 101-22 257 ppm). Les auteurs ont étudié les taux sanguins et urinaires du plomb, cadmium et mercure, ainsi que plusieurs marqueurs rénaux à la fois classiques (albumine, bêta 2-microglobuline, protéine transporteuse du rétinol, antigènes de bordure en brosse, N-acétyl-bêta-D-glucosaminidase (NAG), transferrine, protéine de la cellule de Clara CC16), et deux marqueurs dopaminergiques périphériques récemment incriminés dans les effets neurologiques du plomb et mercure (prolactine sérique, acide homovanilique urinaire). Ces résultats furent comparés avec ceux de 200 enfants du même âge habitant une zone du même arrondissement non polluée par les métaux lourds. L'influence de l'exposition aux métaux lourds fut étudiée par régressions multiples. Malgré des valeurs de plombémie et de cadmiémie sensiblement plus élevées pour les garçons et en particulier dans la zone polluée, les taux moyens géométriques des métaux lourds étaient relativement bas, indiquant une absorption faible dans la zone polluée, et aucune corrélation significative ne put être démontrée ni pour les marqueurs rénaux ni pour les marqueurs dopaminergiques. En l'absence d'autres marqueurs positifs, ces faibles associations démontrent que l'exposition environnementale chronique aux métaux lourds, pourtant présents en fortes concentrations dans le sol autour de ces anciennes fonderies, n'entraîne qu'une absorption corporelle modérée chez les enfants des alentours avec un impact biologique rénal et dopaminergique minime.
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