Résumé :
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Fait justificatif de l'attente au corps humain, la nécessité médicale constitue également une condition de validité du contrat médical : pour être licite, la finalité de l'acte effectué par le praticien doit être médicale. Or, afin de servir des intérêts individuels ou collectifs, la nécessité médicale est souvent apparentée au but poursuivi, soit par l'auteur de l'acte, soit par son sujet. Ces buts étant variés, la nécessité médicale revêt en conséquence des significations multiples. Mise au service d'une politique de légitimation d'actes relevant d'une nécessité médicale artificielle, cette polysémie est masquée par l'adoption d'une conception procédurale du droit de la santé, le respect des formes suffisant à justifier certaines atteintes au corps humain. Le droit est ainsi instrumentalisé, et placé au service du solipsisme médical et de la pensée utilitaire des scientifiques. Nécessité (médicale ?) fait donc loi. (R.A.).
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