Résumé :
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L'exclusion gagne du terrain. La lutte contre l'exclusion dépasse le champ de bataille livrée contre la pauvreté, elle est plus vaste. On peut vivre au-dessus du seuil de pauvreté et se sentir hors des autres, des normes parce que l'on est vieux, handicapé, avec une autre couleur de peau
bien que la frontière soit fragile. Mais l'inverse n'est pas vrai : la pauvreté est toujours synonyme d'exclusion, à quelques exceptions près. La lutte contre l'exclusion a le mérite d'élargir les catégories, elle est plus englobante, moins stigmatisante, elle questionne la société, et elle devrait aussi, en principe, mobiliser toute la société civile (puisqu'on est tous susceptibles d'être un jour concernés) et pas uniquement les institutions et les services qui ont été créés pour venir en aide à ceux qui sont dans le besoin. C'est peut-être pour cette raison, pour encourager le mouvement, l'adhésion qu'on a pris le pli d'inverser la tendance : plutôt que d'être " contre ", on propose désormais d'être " pour " et plutôt que " d'exclusion ", on préfère parler " d'inclusion " avec en toile de fond un enjeu de taille, la " cohésion sociale ". Ce dossier interroge les concepts qui tournent autour de la question sociale. Il revisite les modèles, théories, politiques qui les sous-tendent ou les prolongent : dans l'égalité des droits, l'accès à l'emploi, le développement urbain. Il présente ensuite les objectifs et défis posés dans ce domaine par l'Europe et traduits en Rapports conjoints sur la protection et l'inclusion sociale.
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