Résumé :
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Un nouvel essai comparatif randomisé du dépistage des cancers du sein par mammographies, chez environ 160000 femmes âgées de 39 ans à 49 ans, suivies pendant plus de 10 ans, n'a pas montré de diminution statistique significative de la mortalité par cancer du sein. Au bout de 7 mammographies de dépistage, 23% des femmes avaient eu au moins une fois une anomalie évoquant à tort un cancer. La fiabilité des résultats des essais suédois dits " des deux comtés " a été mise en doute par un réexamen des données des registres de cancers. Une étude a montré que près d'un quart des femmes chez qui un cancer du sein a été détecté par le dépistage au cours de l'essai Malmö-1 n'auraient pas connu l'existence de ce cancer en 25 années de suivi si le dépistage n'avait pas été effectué. Une mise à jour de la méta-analyse Cochrane a confirmé les résultats antérieurs : pas d'efficacité démontrée dans les trois essais les plus fiables. La prise en compte de 5 autres essais, moins fiables, a montré une diminution de la mortalité par cancer du sein, au bout d'un suivi de 13 ans. On ne dispose pas d'évaluation des conséquences du dépistage organisé en France sur la fréquence des traitements chirurgicaux ou chimiothérapiques, ni sur l'augmentation de la détection des cancers in situ peu ou pas dangereux, ni sur le risque de diagnostic par excès. En pratique, il reste aux professionnels de santé à informer correctement les femmes sur les incertitudes du dépistage mammographique.
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