Résumé :
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La réanimation et les techniques employées ont bousculé notre rapport à la mort, déjà professionnalisée et médicalisée. L'étude de quatre services de réanimation, en France et en Grande-Bretagne, permet de faire apparaître la réalité des pratiques concrètes de la mort et de la replacer au cur des relations professionnelles et des expériences personnelles. Au terme de ce travail, la décision de fin de vie apparaît être une véritable construction sociale : loin d'être purement objective et médicale, elle est conditionnée par des effets de contexte et par l'engagement des acteurs. La recherche d'autonomie et d'autorégulation professionnelle renforce l'ambivalence du processus de "mourir" déjà complexe puisque régi par des logiques très hétérogènes. La mort dépend plus de l'organisation et de la culture de chaque service que de la volonté du patient ou de ses proches.
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