Résumé :
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Depuis les événements du 11 septembre, l'Occident a peur. Comme si l'effondrement des Twin Towers lui révélait une fragilité qu'il se refusait à voir jusque-là. La peur, comme le souligne Remo Bodei, est intimement liée aux incertitudes que nous éprouvons face à l'avenir. Les Trente Glorieuses sont loin et nous devons faire désormais avec une histoire qui n'en finit pas de nous montrer ses ruses. L'écueil à éviter, prévient ce philosophe, est de faire de nos craintes ce qui nous rassemble et de confier ainsi au politique une mission incompatible avec les exigences de la démocratie. Cette question n'est pas neuve. Le détour anthropologique que nous propose Abdellah Hammoudi a cette vertu de nous rappeler que les sociétés traditionnelles ont dû elles aussi composer avec la peur, non en l'occultant, mais en l'apprivoisant. Une manière pour elle de se prémunir contre une "servitude volontaire", ce lourd tribu à payer à ceux qui revendiquent détenir la vérité, la certitude des origines et des fins. Faire avec la peur : c'est bien, selon l'humoriste Fellag ce qui réunit l'humain sous tous les soleils du monde. Mais faire avec la peur c'est toujours la mettre à distance. Pour être capable d'en rire, seul ou avec les autres. Les sujets suivants sont développés : La peur nous lie à l'avenir, entretien avec Remo Bodei. Apprivoiser la peur. Rituels du monde musulman, entretien avec Abdellah Hammoudi. Rire de ses peurs, entretien avec Fellag.
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