Résumé :
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Une réforme du RMI est à l'étude qui remplacerait le dispositif actuel par un revenu minimum d'activité (RMA). Il s'agirait de renforcer la conditionnalité du revenu minimum en liant plus directement son versement à l'exercice de travaux compensatoires. Derrière cette réforme, on reconnaît l'influence de l'analyse économique néoclassique et de la pensée néolibérale selon lesquelles il n'y a pas de droits sans devoirs et que toute allocation publique implique une obligation compensatrice. Cette réforme tend également à satisfaire le besoin malsain de nier la responsabilite collective de la société et de déculpabiliser celle-ci en stigmatisant la responsabilité des plus faibles. Cette nouvelle morale sociale nous détourne d'un vrai débat sur le droit au revenu et le droit au travail. En réalité, pour l'auteur, il faut inverser la proposition : il n'y a pas devoirs sans droits. A quoi rime le devoir de chercher activement un emploi pour des chômeurs à qui l'on n'a pas d'emplois et de salaires décents à proposer ? Le devoir de chercher activement du travail ne fait sens que si l'on crée les conditions d'exercice d'un vrai droit au travail. De plus, notre insistance moderne à exiger une contrepartie productive à tout euro versé aux pauvres reflète l'obsession moderne de la performance individuelle. L'auteur soutient l'existence d'un revenu minimum, inconditionnel et en partie cumulable avec d'autres revenus d'activité et en apporte les justifications.
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