Résumé :
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L'évaluation des risques liés aux multi-expositions à de faibles niveaux comporte beaucoup d'incertitudes, d'où la nécessité d'approches nouvelles : modèles probabilistes, renforcement de la surveillance biologique, développement de la traçabilité. Des milliers de maladies respiratoires et cutanées pourraient être évitées grâce au règlement REACH, qui impose de substituer les produits cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR). La substitution peut être longue et s'accompagne de changement dans les pratiques de travail. Elle requiert une vraie volonté du chef d'entreprise. Il faut aussi une véritable volonté politique pour imposer le REACH. Le réseau national de vigilance des pathologies professionnelles, 32 centres de consultation qui accueillent des patients pour lesquels se pose la question de l'imputabilité des expositions professionnelles dans la pathologie observée. Peu déclarés en maladie professionnelle les cancers professionnels contribuent aux inégalités sociales de santé. En dehors de l'amiante, les systèmes de reconnaissance des maladies professionnelles, très disparates d'un pays à l'autre, dans l'Europe, occultent le fait qu'une partie des cancers sont directement causés par les conditions de travail. Devant tout cancer, le médecin traitant devrait penser aux expositions professionnelles éventuelles à un produit reconnu cancérogène et voir avec son patient comment contacter le médecin du travail. Il doit aussi aider ces patients à obtenir une reconnaissance en maladie professionnelle.
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