Résumé :
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Quel est l'apport des scientifiques aux processus de décision et comment les politiques peuvent-ils contrôler la fiabilité de leurs expertises ? Telles sont les questions étudiées dans cet ouvrage à propos des conséquences climatiques des émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Ce qui transforme la science en expertise, c'est précisément son intégration dans un processus de prise de décision. Or cette transformation a de multiples conséquences. Ainsi en va-t-il, entre autres, à propos des méga-modèles climatiques dont l'élaboration et le fonctionnement sont minutieusement étudiés : aux yeux des experts, ce sont des moyens permettant, avec plus ou moins de certitude, de prévoir ce qui va se passer. Or l'auteur, au terme de son analyse, conteste cette dernière interprétation. Est-ce à dire que les sciences soient démunies devant l'avenir du climat. Telle n'est nullement la pensée de l'auteur qui préconise ici une approche - complémentaire de celle des méga-modèles - qu'il place sous les deux vocables d'interdisciplinarité et de diagnostic. Il montre que cette approche serait susceptible d'ouvrir ce qu'il appelle "un espace public pour la planète". L'institutionnalisation d'un tel espace lui paraît indispensable. Pour deux motifs : d'abord cela permettrait de contrôler le degré de confiance qu'il convient d'avoir dans les expertises des scientifiques ; ensuite un tel espace constituerait la matrice d'une large et profonde prise de conscience. Or celle-ci est nécessaire à la genèse d'une volonté politique générale des populations, en l'absence de laquelle il est fort douteux qu'aucun gouvernement soit jamais en mesure de prendre les décisions lourdes adaptées à la menace climatique annoncée par les scientifiques.
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