Résumé :
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Ce n'est que depuis une vingtaine d'années qu'un cadre normatif respectueux des droits des victimes se construit, tant au niveau international et régional que national. Les préoccupations du législateur se sont développées tout d'abord sur un plan nettement indemnitaire. Des dispositions de nature à mieux assurer la réparation pécuniaire des dommages causés aux victimes ont néanmoins favorisé l'intégration de ces dernières au procès pénal. Parallèlement, les recherches en victimologie, d'inspiration féministe, ont mis l'accent sur la nécessité de dépasser ce cadre strictement matériel, certes essentiel par la mise en place de dispositifs d'assistance, de conseil et d'aide aux victimes pour faire face aux conséquences psychologiques et sociales que la victimisation entraîne. Pour importante que soit cette évolution, elle demeure encore incomplète et, surtout, abandonnée à la sensibilité personnelle des acteurs institutionnels, investis dans l'aide aux victimes. Pour avoir été très récemment fixés dans les textes fondamentaux, les droits des victimes restent toujours d'application incertaine. La décennie qui s'ouvre devrait permettre de combler heureusement cette grave lacune, sous la pression d'une demande citoyenne affirmée. Le programme quinquennal pour les victimes, mis en place par l'actuel ministre de la Justice, s'inscrit dans la droite ligne des politiques antérieures.
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