Résumé :
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La compassion pour les victimes est le devoir de chacun, à contempler les terribles ravages du scandale du "sang contaminé". Mais à sa suite, ce n'est pas offenser lesdites victimes que de porter son regard sur un autre objet : la chose publique. Cela était annoncé : l'homme ne peut rien contre la mort "bien qu'il ait su, contre les maladies les plus opinâtres imaginer plus d'un remède. Mais ainsi, maître d'un savoir dont les ingénieuses ressources dépassent toute espérance, il peut prendre ensuite la route du mal comme du bien. Qu'il fasse donc, dans ce savoir, une part aux lois de la cité, et à la justice des dieux à laquelle il a juré foi ; il montera alors très haut dans sa cité ; tandis qu'il s'exclut de cette cité, du jour où, par bravade, il laisse le crime le contaminer". Le crime a-t-il, aussi, contaminé la chose publique ? Ceux qui gouvernaient au moment où il a été perpétré doivent-ils être tenus pour ses auteurs, au point que l'on doive, non seulement les blâmer, mais encore les punir ? C'est à ces questions que se propose de répondre l'essai d'O. Beaud.
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