Résumé :
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Instrument au service de l'assurance qualité, l'opinion pharmaceutique ne vise en apparence qu'à rendre simplement compte de la dispensation, pour témoigner de la spécificité, de la réalité et de l'efficacité du rôle des officines : elle matérialise l'acte pharmaceutique, pour le rendre lisible et traçable, communicable et opposable. Or elle éclaire ainsi le fondement de leur monopole, souligne l'autonomie ignorée de l'acte pharmaceutique, et met en exergue le devoir d'exercice personnel du pharmacien ; elle porte aussi en germe le dépassement de l'acceptation sécuritaire et ponctuelle de la dispensation, au profit d'une expertise et d'une gestion concertée des thérapeutiques médicamenteuses en ville. Contre toute approche mécaniste ou purement comptable, la réflexion renouvelle le débat déontologique, et évite à l'émancipation de l'officine, condition de sa contribution possible et nécessaire à la rationalisation du soin, et donc aussi à la rationalisation de la dépense de santé. L'introduction de l'opinion pharmaceutique ne forme ainsi rien de moins que le catalyseur d'une réflexion globale et commune sur l'organisation en ville de la chaîne thérapeutique : éclaircir le rôle et les responsabilités de chacun s'impose, si l'on veut assurer durablement le meilleur soin pour tous.
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