Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS G8HCR0xo. Diffusion soumise à autorisation]. Objectifs : Les étiologies professionnelles du cancer du rein restent mal connues et controversées. En l'absence de tableau, les Comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP) peuvent être amenés à statuer sur de tels cas, pour lesquels la mise en évidence d'un facteur causal précis s'avère délicate. Méthodes : Nous rapportons le cas clinique d'un peintre industriel de 39 ans atteint d'un cancer rénal. L'histoire professionnelle du sujet, son tableau clinique et les données des examens complémentaires (analyse histologique des tissus rénaux en particulier) sont exposés et confrontés aux données de la littérature. Résultats : Le sujet ne présente pas de facteurs de risque extra-professionnels de cancer du rein, tels que tabagisme, prises médicamenteuses prolongées (phénacétine, diurétiques), hypertension artérielle, antécédents néoplasiques personnels ou familiaux. En revanche, son curriculum laboris met en évidence une exposition à de nombreux toxiques, avec une insuffisance des moyens de prévention collectifs et individuels. L'examen biométrologique montre des augmentations importantes et localisées de certains minéraux et produits d'origine exogène dans les prélèvements tumoraux : en particulier plomb, chlore, chrome, fer, nickel, silice. Discussion Sur avis d'un cancérologue hospitalier, les recherches étiologiques du cancer de M. X ont porté essentiellement sur le plomb, même si d'autres produits auxquels le sujet a été exposé pourraient également induire des tumeurs rénales. Une revue de la littérature met toutefois en évidence des discordances sur l'effet cancérogène rénal potentiel de ces différentes expositions. Conclusion : Un CRRMP a incriminé le plomb comme étant le facteur étiologique le plus probable de ce cancer du rein, et à ce titre, un lien direct et essentiel entre la pathologie et l'exposition professionnelle au plomb a été retenu. Cependant, au vu de l'ensemble des résultats, il paraît délicat de retenir le plomb comme seul agent toxique à l'origine de ce cancer du rein. Ce cas clinique met en évidence toute la difficulté d'attribuer une pathologie donnée à un facteur causal unique, surtout en l'absence d'arguments épidémiologiques probants.
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