Résumé :
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Dans notre population d'étude (55 mères antillaises multipares âgées en moyenne de 25 ans et demi) contrairement aux attentes, nous avons pu observer des pratiques et attitudes visant à éloigner cette période vécue comme néfaste, maléfique, et à laquelle la patiente se considère comme totalement étrangère. En effet, lors des entretiens précédant l'expulsion (permettant de narrer les circonstances du décès de l'enfant) les parturientes nous disent savoir que le décès de l'enfant allait survenir. Les mères expriment l'idée que dans leur famille un sacrifice était nécessaire et que l'enfant à naître était celui qui avait été désigné et qu'il ne pouvait en être autrement. Pour nous il s'agit au-delà de la conception externaliste souvent décrite dans notre société, de comprendre les mécanismes défensifs mis en place et d'autre part la manière dont ils agissent sur ces patientes, ainsi que la place et le discours tenu à propos de l'enfant qui n'est pas né. Nous avons constaté que la gestion de la perte et le travail de deuil, passent avant tout par une pratique de retrait du groupe, puis de purification du corps, avant d'être investis par le fonctionnement psychique.
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