Résumé :
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Le pharmacien d'officine est régulièrement confronté dans sa pratique aux problèmes posés par l'adéquation entre le médicament qu'il doit délivrer et le malade auquel il est destiné. Sa mission s'inscrit dans un cadre légal. Ce cadre énonce diverses obligations qui réputent le pharmacien gardien de l'intérêt de la santé du patient comme de la santé publique au sens large. Ce cadre légal définit un acte de dispensation, englobant la délivrance qui, elle, ne revêt qu'un caractère purement matériel. Or, c'est la mémoire de la délivrance qui est seule conservée, pour des raisons essentiellement comptables... On observe en outre que la mémoire de tous les cycles de réflexion-décision introduits par la dispensation échappe, dans la très grande majorité des cas, au champ d'application légal de l'ordonnancier. Or il est absolument nécessaire de conserver une mémoire précise, et, le cas échéant, de s'assurer de l'opposabilité efficace des constats réalisés ou des initiatives prises par le pharmacien dans les dispensations complexes ou émaillées d'incidents. L'instrument proposé à cette fin est l'opinion pharmaceutique. Fondée sur une obligation latente, la notion décrit une composante essentielle de l'acte de dispensation. Mais son émission formelle fait seule de l'opinion l'instrument dynamique recherché, dont l'application est tout à la fois d'ordre thérapeutique et légal. (R.A.).
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