Résumé :
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La sexualité n'est-elle réservée qu'à ceux qui peuvent librement en user ? Face à un handicap moteur lourd, ne permettant pas la réalisation autonome de l'acte sexuel, l'institution peut-elle devenir aidante ? Les salariés ou d'autres, peuvent-ils intervenir dans l'accomplissement de l'acte sexuel, dans la réalisation de la fonction érotique ou de son apprentissage ? La mission de l'établissement consiste à faire accéder l'usager à un épanouissement personnel optimum, à réduire les situations de handicap, en palliant, éventuellement, les déficiences. La morale conventionnelle s'accommode mal de la mise en pratique de cette mission, lorsqu'elle concerne l'acte sexuel. L'éthique professionnelle réclame l'exploration des possibles et leur mise en oeuvre dans l'intérêt de l'usager. Le droit pose un cadre qui, au minimum, gêne l'action, lorsqu'il ne l'interdit pas. Le droit de l'usager, au contraire, nous pousse à agir. Le directeur est confronté à ces ambiguïtés et, parfois, à ces contradictions pour élaborer un projet d'établissement et un projet individualisé qui garantissent les droits de l'usager et respectent ceux de la société. C'est l'histoire de Jean et de Marie, infirmes moteurs cérébraux, tétraplégiques, qui servira de fil conducteur au débat et à la réflexion d'un établissement, d'une équipe et d'un directeur.
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