Titre : | Le corps, objet ou sujet des soins. |
Auteurs : | Ecole Nationale de la Santé Publique (ENSP) (Rennes, FRA) |
Type de document : | Mémoire |
Année de publication : | 2003 |
Description : | 29p. / ann. |
Langues: | Français |
Classement : | OE03/ (MEMOIRE ENSP - MODULE INTERPROFESSIONNEL DE SANTE PUBLIQUE) |
Mots-clés : | Corps ; Représentation corps ; Identité corporelle ; Droits malade ; Soins palliatifs ; Représentation vieillesse ; Profession santé ; Formation ; Ethique ; Déontologie ; Psychologie malade ; Respect ; Philosophie ; Relation soignant soigné ; France |
Résumé : | La médecine moderne s'est édifiée en posant le corps comme un objet d'investigations et de soins. En cela, elle s'inscrit dans la continuité d'une tradition philosophique dualiste particulièrement forte dans les sociétés occidentales. De Platon à Descartes, tout un pan de notre héritage culturel repose sur la séparation nette entre un principe transcendant, l'âme ou l'esprit, et son réceptacle physique, le corps. Dès lors, ce dernier a longtemps été réduit à une mécanique biologique. Cette conception a permis une progression incontestable du savoir médical. Désacralisé, l'organisme humain a été mis à nu dans toute sa complexité. Par un effet de balancier, l'évolution de la médecine a contribué en retour à renforcer cette "réification". La multiplication de spécialités extrêmement fines participe d'une logique de morcellement du corps. De même, le recours à une technologie sophistiquée tant pour le diagnostic que pour le traitement a conduit à mettre le corps à distance, évacuant une grande part de la relation humaine qui devrait être au cur du soin. Les cultures professionnelles ont été profondément imprégnées par cette approche; le culte du geste technique et de la pratique idéale ont peut-être éludé cette part intangible mais primordiale du soin. Dans cette perspective, la place dévolue au corps-sujet est longtemps restée marginale. Support d'émotions, incarnation d'une histoire propre, il exprime toute la singularité de l'individu. Ses rapports à la souffrance, au désir et à la mort sont uniques. Cette spécificité est trop souvent mise sous l'éteignoir. Une prise de conscience de cette objectivation a été amorcée dès les années 1960. Sur le socle de nombreuses réflexions théoriques, les frontières du soin ont été redessinées de manière à intégrer la dimension sociale et psychologique du patient ou du résident. Le recrutement de psychologues, la constitution d'équipes pluridisciplinaires concrétisent cette volonté de prise en charge globale. Le cadre juridique reflète cette transition. Ainsi, la législation sur la lutte contre la douleur et sur les soins palliatifs fait entrer dans le droit le corps déchu, le corps sensible au sens premier du terme. Les textes comme la jurisprudence constitutionnelle consacrent son inviolabilité et son indisponibilité; ils réglementent enfin les atteintes qui peuvent être faites à son intégrité. Toutefois, le passage du paradigme du "corps-objet" au "corps-sujet" se heurte à l'enracinement de l'ancien modèle. Le fonctionnement de l'institution génère inévitablement des contraintes: un rythme de travail défini, la rotation des équipes, les contingences d'une vie collective... soit autant d'obstacles qui oeuvrent en faveur d'une certaine déshumanisation des soins. D'autres facteurs plus conjoncturels viennent s'y greffer; le contexte budgétaire difficile que subissent la majorité des établissements se traduit par une insuffisance de personnel et de moyens. La prise en charge du corps-sujet, plus exigeante en termes de présence, de temps et de qualité d'écoute, en pâtit. Plus fondamentalement, parce que dans une large mesure notre société nie la dégradation physique et la mort, ce changement de la perception soignante ne s'opère que progressivement. Le fantasme d'un corps réparable à loisir, épargné par la vieillesse et la maladie, reste très fort. Afin de poursuivre la dynamique enclenchée, il semble donc intéressant de s'appuyer sur des outils opérationnels avec au premier rang d'entre eux le projet institutionnel qui matérialise cette volonté. Cette démarche, modeste mais résolue, doit permettre l'émergence d'une culture d'établissement articulée autour du "corps-sujet". Elle doit également être sous-tendue par une réflexion en amont sur la formation des personnels pour faciliter l'avènement de nouveaux comportements. |
Diplôme : | Memoire ENSP de Module Interprofessionnel (MIP) |
Plan de classement simplifié : | Module interprofessionel de santé publique (MIP) |
En ligne : | http://documentation.ehesp.fr/memoires/2003/mip/G_08.pdf |
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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030290 | OE03/0025 | Mémoire | Rennes | Magasin | Empruntable Disponible |
Documents numériques (1)
En ligne URL |