Résumé :
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Cette étude propose une nouvelle approche de l'homme parlant, en gardant pour préoccupation et comme fil conducteur le problème de la citoyenneté. Une interrogation tisse l'ouvrage : "Quand je parle qui parle ?". La question semble bien abstraite. Et pourtant... Lors d'une réunion où des chômeurs se réunissaient pour exprimer leur vie et s'entraider, une femme déclarait : "il y a des paroles qui ne peuvent être dites que par ceux qui sont dans des situations fragiles, ou dans la misère ; dites par une personne extérieur, les paroles seraient vides de sens et inacceptables". Cette expression spontanée, pleine de passion, renforce l'idée selon laquelle la question du "qui" rejoint des préoccupations concrètes, tout en requérant, du reste le long détour pragmatique, psychanalytique et communicationnel. En s'interrogeant sur l'identité de l'homme de parole, ou plus précisément du sujet de la parole, le philosophe porte du même coup son attention sur ceux dont la parole est niée ou ignorée. D'où l'intime corrélation avec la problématique de l'exclusion et de la citoyenneté. Que devient la parole lorsqu'un homme se trouve dans une solitude non choisie ? Qu'arrive t-il au sujet lorsque personne ne l'écoute, ou plus exactement ne l'entend ? Par ailleurs, armées d'une éthique spontanée les personnes devraient assurer une charge éducative dans la société pourraient croire qu'il faut écouter l'autre sans préjugé. (...).
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