Résumé :
|
Les auteurs de cette histoire des idées ont en commun de concevoir la culture sous un double angle : eslle est selon eux le témoignange historique de la prise en charge par les hommes de leur destin ; elle est aussi la condition de toute orientation pratique dans le temps présent. C'est l'aptitude au décentrement par rapport à soi qui, dans les deux cas, en offre le meilleur accès et il n'y a pas lieu d'opposer une conception universaliste à une conception pragmatique de la culture. En effet, si l'homme cultivé sait s'arracher aux déterminismes naturels qui l'enfermeraient dans l'espace et le temps de son existenceparticulière, il n'en est pas moins capable de reconnaître et d'assumer l'histoire des siens. On n'est pas cultivé parce qu'on aurait oublié son site de naissance pour les sphères de l'universalité. On ne l'est pas davantage pârce que l'on s'interdirait le désir de l'ailleurs et la fréquentation des idées générales. La culture est plus que jamais une affaire de frontières : elle a besoin de "passeurs" et d'horizons. Les joies qu'elle réserve sont celles des randonneurs qui ignorent autant la fuite en avant que l'esprit casanier et qui mesurent leurs efforts, au soir de leur marche, non pas en kilomètres mais en fonction du dépaysement qu'elle leur a procuré. Cet ouvrage a pour de restituer les grandes lignes des traditions intellectuelles qui constituent la toile de fond des débats contemporains. En ce sens, il se présente comme la mémoire de nos questions.. (RA.).
|