Résumé :
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Les principaux avantages attendus et affichés du DMP, présenté comme la clef de voûte de la loi du 13 août 2004, étaient les suivants : une meilleure coordination des professionnels de santé, de nature à réduire, grâce au partage de l'information, les prescriptions redondantes ou les erreurs résultant d'une mauvaise circulation de l'information ; une meilleure qualité de soins dispensés par les professionnels et les établissements de santé grâce à l'accès en temps réel à une information unifiée concernant le patient ; une meilleure information des assurés de nature à les rendre davantage responsables de leur santé ; une plus grande maîtrise des dépenses d'assurance maladie via la diminution des actes redondants, inutiles ou iatrogènes. Tant de vertus ont été prêtées au DMP qu'aucune documentation sérieuse n'a jamais vraiment étayé tant d'objectifs difficiles à concilier lui ont été assignés, tant de ruptures et de vicissitudes ont affecté sa mise en uvre, tant d'incertitudes pèsent encore aujourd'hui sur la pertinence de la stratégie adoptée, tant d'acteurs aujourd'hui découragés, sceptiques ou déçus ; si large, enfin, est le fossé constaté entre les annonces initiales et l'état d'avancement du projet qu'il apparaît aujourd'hui impossible de ne pas poser la question : le projet de DMP n'est-il pas une chimère ? Faut-il, à l'heure où les comptes de l'assurance maladie connaissent un déficit record, poursuivre un projet qui nécessitera un investissement de plus de 1 milliard d'euros, sans garanties suffisantes de réussite et sans visibilité sur les effets positifs que l'on peut attendre en retour ?
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