Résumé :
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A la fin du premier trimestre 2006, un an après son entrée au pouvoir, le nouveau gouvernement portugais de centre droit mené par José Sòcrates a annoncé la suppression de 246 des 518 services organiques et entités publiques de l'administration centrale ainsi que la création de 60 structures nouvelles, réduisant l'administration centrale à 331 structures, soit 187 de moins que précédemment. Le programme de réforme Prace (Programme de restructuration de l'administration centrale de l'Etat) est le fer de lance de cette diminution. La question à laquelle cet article tentera de répondre est la suivante : cette réforme marque-t-elle l'adoption par l'administration portugaise de nouvelles techniques de gestion publique, "managériales" dans la lignée du new public management, comme semblent le suggérer la réduction drastique de la taille de l'administration et la rhétorique qui l'accompagne ? L'analyse de la réforme menée démontrera que tel n'est pas le cas. En effet, l'essence de ce processus de réforme est caractérisée de manière plus adéquate par le concept d'un "Etat néo-wébèrien" développé par Christopher Pollitt et Geert Bouckaert afin d'expliquer les caractéristiques de l'administration relativement à des pays dans lesquels les éléments distinctifs du modèle wébèrien d'administration sont encore clairement et solidement ancrés, et ce, malgré le fait que ledit processus de modernisation s'inspire des principes de la gestion d'entreprise. L'article s'intéressera également à la question de savoir dans quelle mesure la réforme, de par la réduction de la taille de l'administration qu'elle opère, implique une diminution des fonctions interventionnistes typiques de l'Etat-providence. Ceci permettra en outre d'évaluer le caractère approprié du concept de "l'Etat néo-wébèrien" afin d'expliquer la réforme.
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