Résumé :
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Dans cet article les auteurs s'intéressent à l'utilisation convergente des outils de gestion et plus précisément des modèles de qualité dans l'Union européenne, en étudiant la diffusion, l'implantation et les résultats du cadre d'auto-évaluation des fonctions publiques (CAF, European Common Assessment Framework). Existe-t-il une même utilisation de ce modèle et de ses principes de performance organisationnelle à travers l'Europe ? Un modèle de qualité peut-il réglementer (par le bas) et fournir les critères d'une réforme administrative, ces deux aspects n'ayant pas été implicitement formulés par l'Union européenne ? Dans un premier temps, les auteurs envisagent l'existence et l'évolution des critères d'adhésion relatifs à la réforme administrative. L'Union européenne impose-t-elle des critères aux pays candidats en matière de gouvernance administrative ? Dans un second temps ils présenteront certains principes de gouvernance et d'administration publique opposables à tous les Etats membres de l'Union. On verra que ces principes sont très généraux et qu'aucun modèle particulier d'organisation et de fonctionnement des administrations publiques n'est prescrit. Les modèles de gestion organisationnelle ne sont fournis que par la littérature managériale. La troisième partie de cet article présentera une vue d'ensemble de cette littérature. Avec l'évolution du contrôle de la qualité vers sa gestion intégrée (total quality management), les modèles de qualité ont pris la forme de modèles de gestion des organisations. Tel est le cas du cadre d'auto-évaluation des fonctions publiques décrit dans la quatrième partie. Ce modèle élaboré par des représentants des Etats membres de l'Union européenne, est libre, très simple d'utilisation et convient à l'auto-évaluation des administrations publiques en Europe. Enfin, ils examineront l'utilisation convergente du modèle CAF par les pays de l'Union européenne. Ce faisant, ils tenteront d'avancer deux arguments en ce qui concerne les administrations publiques en Europe : d'une part, les administrations sont confrontées à certains critères de bonne gouvernance et de bonne gestion, d'autre part, des critères sont formulés en matière d'organisation et de fonctionnement non pas par le haut (réglementation) mais en quelque sorte "par le bas".
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