Résumé :
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Parmi les chantiers hospitaliers auxquels le monde politique et la sociéte attachent depuis quelques années une importance particulière, figure l'ouverture de l'hôpital à ses patients. L'ordonnance de 96, en prévoyant d'introduire les usagers dans les conseils d'administration des hôpitaux, a été vécue par les intéressés eux-mêmes parfois comme une première étape prometteuse, le plus souvent comme un cache-misère de la condition du patient dans un univers très professionnalisé. Six ans après, les patients revendiquent toujours d'être mieux informés sur les soins qu'ils reçoivent et d'y donner un consentement éclairé. A l'orée de l'application, dans le quotidien des établissements, de la loi du 4 mars 2002 ; le temps du bilan est arrivé. Il apparaît clairement, comme le souligne l'IGAS dans son rapport annuel de 2001, que la démocratisation souhaitée en 96 s'est faite à pas comptés et que le dispositif mis en place, même s'il a eu le mérite d'enclencher une dynamique, comporte aussi des lacunes importantes. Dans le domaine où "tout l'art est d'exécution", d'autant qu'il s'applique à un millier d'établissements très différents, la question qui se pose aujourd'hui aux décideurs hospitaliers, mais aussi aux responsables associatifs est : souhaite-t-on garder des alibis démocratiques dans les instances hospitalières, ou bien veut-on leur donner les moyens de remplir un rôle utile pour la collectivité et satisfaisant pour eux ?
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