Résumé :
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Après les chômeurs, les nouveaux pauvres, les exclus, la crise de l'emploi nous impose les "inemployables". Cette notion structure les représentations et ordonne les pratiques professionnelles et les modes d'action des intervenants sociaux. Produit par l'ampleur et les formes du chômage, qui pousse hors du monde ordinaire une part importante de la population, le terme "inemployable", sorte de moyen terme entre le chômeur et l'handicapé, désigne des personnes dont on ne sait plus si elles sont à la recherche d'un emploi ou incapables d'en trouver un, invalidées par la crise de l'emploi ou par une déficience personnelle. Ce numéro d'Education permanente a pour objectif d'examiner cette "étrangeté", de tenter de comprendre ses origines, ses implications et ses effets. Consacré à des populations marginales, il parle aussi de ce qui constitue le coeur et les fondations de la société : les formes d'organisation et de régulation permettant l'intégration de tous au sein d'un même corps social. Les formateurs sont directement concernés par ces questions, non seulement parce qu'ils travaillent avec les publics en insertion ou en mobilité, mais parce que les processus de construction de l'inemployabilité sont à l'oeuvre au sein même des milieux de travail. Plus globalement, la formation a un rôle à jouer envers les personnes marginalisées, pour tenter d'éviter aux plus grand nombre de se trouver prises dans des processus de rupture, y compris au sein des entreprises.
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