Résumé :
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Bien qu'il y ait eu dans le passé des mobilisations sur les nuisances atmosphériques provoquées par le développement des transports individuels, les associations d'usagers des transports comme l'ensemble des citoyens victimes de la pollution de l'air ont longtemps été dans l'incapacité d'imposer cet enjeu aux autorités administratives et politiques. On peut énoncer l'hypothèse que la prise en compte du risque, telle qu'elle est construite dans les années 1990, sort la pollution automobile de cette difficile position dans laquelle une coalition d'intérêts l'avait maintenue durant de nombreuses années. Les études sur l'Evaluation des risques de la pollution urbaine sur la santé (ERPURS) effectuées entre 1990 et 1995, bien que circonscrites à la région Ile-de-France, ont joué un rôle de catalyseur et engendré une dynamique de traitement de la pollution atmosphérique qui connaîtra un retentissement national. L'objectif de cet article est de situer et d'apprécier la contribution des professionnels de la santé dans la genèse d'une politique publique de la constitution d'un "nouvel" enjeu politique. Les auteurs ont tenu à réaliser ce travail en interrogeant la spécificité d'une question comme celle de la pollution automobile, qui relève à la fois de la santé publique et de l'environnement.
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