Résumé :
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Cette comparaison formation/santé interroge le constat d'un changement de paradigme de l'action publique. Globalement, il se traduirait par la passage d'un régime centralisé à un régime décentralisé. La comparaison fait ressortir que cette dynamique est entravée par l'incomplétude de l'action publique qui, en outre, rend difficile l'imputation à tel ou tel acteur de l'exercice de responsabilités politiques. Elle montre également que les situations sont très contrastées d'une région à l'autre. Dans le champ de la formation, le loi prétend certes promouvoir la Région, en tant que qu'acteur pivot et donc responsable privilégié de l'action publique, mais par ailleurs, l'entrelacement des compétences et des moyens d'intervention rend difficilement identifiable pour les usagers du service public le sens de cette prise de responsabilité. Dans le cas de l'hôpital, dont la logique sectorielle a été renforcée par la réforme, le calcul centralisé des enveloppes financières et les appels au "centre" confortent le ministère, singulièrement la Direction des hôpitaux. Dès lors, au regard du principe de "l'accountability" qui accompagne la conduite de l'action publique dans une société démocratique, la régulation politique de l'exercice de ces responsabiltiés est singulièrement biaisée. Aussi faut-il considérer à quelles conditions des formes d'action publique, favorisant la coopération et dans le même temps l'imputation des responsabilités, peuvent-elles se mettre en place.
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