Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS TPR0x1gZ. Diffusion soumise à autorisation]. Vingt établissements de l'AP-HP assurent un accueil 24h/24 des urgences psychiatriques. Dix-sept d'entre eux assurent cet accueil dans le cadre d'un SAU/UP (avec le support d'un service ou d'une UF de psychiatrie locale pour 13 d'entre eux). Le nombre d'interventions psychiatriques au sein des SAU/UP de l'AP-HP peut être estimé à 50000 par an, soit 2000 à 4000 patient par an et par site SAU/UP. La moitié des patients examinés n'ont aucun suivi psychiatrique antérieur ; une décision d'hospitalisation psychiatrique est prise pour 33% d'entre eux (8% faisant l'objet d'une HDT ou d'une HO), tandis que 56% d'entre eux sont orientés sur une structure de secteur (hospitalisation ou consultation). L'accueil des urgences psychiatriques au sein des SAU/UP souffre de nombreuses insuffisances, à différents niveaux. En termes de personnel, la présence d'infirmiers psychiatriques n'est effective que dans 6 des 17 sites SAU/UP, seuls 4 sites disposent actuellement d'un emploi de PH dédié à cette activité. Les services de psychiatrie locaux ne disposent pas des moyens leur permettant d'assurer seuls les gardes de psychiatrie. Ils se trouvent actuellement lace à une crise de recrutement de psychiatres extérieurs. Les insuffisances concernent également les locaux et les circuits des SAU, peu adaptés à l'accueil des patients psychiatriques et de leur familles. Les suicidants présentant un faible risque somatique n'ont que difficilement accès aux lits-portes. Il existe en outre très peu de lits psychiatriques spécifiquement dédiés à la prise en charge des suicidants. Les insuffisances concernent enfin les collaborations avec les secteurs, ceux-ci n'étant encore pas assez impliqués dans de nombreux cas. Face à cette situation critique, les propositions que l'on peut formuler sont de trois ordres. Tout d'abord une structuration et un ranforcement de la psychiatrie d'urgence dans les établissements SAU/UP de l'AP-HP. Pour cela, une Unité Fonctionnelle (UF) de Psychiatrie d'Urgence, placée sous la responsabilité d'un psychiatre Praticien Hospitalier et rattachée, lorsqu'il existe, au service de psychiatrie local ou le cas échéant à une fédération de services, doit pouvoir être créée dans chaque établissement SAU/UP. De même, la présence d'infirmiers psychiatriques doit pouvoir être assurée, si possible par convention avec les secteurs. Il s'agit ensuite d'améliorer l'accueil des urgences psychiatriques au sein des SAU/UP, qui doivent prévoir des espaces d'accueil et d'examen spécifiques (box d'examen sécurisé, bureau) et non spécifiques (salle d'attente, salle pour les entretiens familiaux), des circuits et des procédures spécifiques pour l'accueil des urgences psychiatriques et des lieux d'hospitalisation pour les suicidants : lits-portes et/ou Zones de Surveillance de Très Courte Durée accessibles aux suicidants de faible gravité somatique, dans un premier temps ; unités d'hospitalisation psychiatriques pour l'accueil des suicidants, dans un second temps. Il s'agit enlin d'organiser les urgences psychiatriques dans le cadre des bassins de vie SAU/UP. Cette organisation doit être fondée sur un partenariat entre les SAU/UP, les services de psychiatrie locaux et les secteurs du bassin de vie. Elle doit prévoir une contribution de l'ensemble des services de psychiatrie concernés à l'activité de garde et à la constitution des moyens nécessaires à la prise en charge des urgences, sur une hase équitable.
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