Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS R0x48vDz. Diffusion soumise à autorisation]. Objectif Connaître l'ampleur de l'autotraitement du paludisme et déterminer quelles sont les mesures prises en cas de maladie. Méthodes Une étude transversale a été réalisée entre janvier et septembre 1999 dans six associations de paysans du district de Butajira dans le sud de l'Ethiopie. On a utilisé une méthode d'échantillonnage aléatoire simple pour sélectionner 630 ménages ayant connu des cas de paludisme au cours des six derniers mois. Résultats Au total, 616 (>97%) parmi les ménages participant à l'étude prenaient des mesures en cas paludisme, en se soignant avec des antipaludiques à domicile (112 ménages, 17,8%), en consultant un service de santé après avoir pris des médicaments à domicile (294 ménages, 46,7%), ou en conduisant le malade dans un établissement de soins sans traitement préalable à domicile (210 ménages, 33,3%). Si 406 (64,5%) ménages commençaient le traitement à domicile, ils utilisaient davantage les médicaments modernes (579 ménages, 92%) que les remèdes traditionnels (51 ménages, 8%). Ces médicaments étaient essentiellement la chloroquine (457 ménages, 73,5%) et la sulfadoxine-pyriméthamine (377 ménages, 60,6%). Les programmes de lutte antipaludique constituaient la principale source de médicaments. Dans la plupart des cas, le malade commençait le traitement (322 ménages, 52,3%) ou consultait un service de santé (175 ménages, 34,7%) dans les deux jours suivant l'apparition des symptômes. Dans les régions de plaine, les malades commençaient le traitement et voyaient les services de santé plus longtemps après l'apparition des symptômes que dans les régions de moyenne altitude (odds ratio ajusté : 0,44 ; intervalle de confiance (IC) à 95% : 0,30-0,64 et odds ratio ajusté : 0,37 ; IC 95% : 0,25-0,56 respectivement). De même, les malades habitant à plus d'une heure de marche de l'établissement de soins le plus proche commençaient le traitement plus tard que ceux qui habitaient plus près (odds ratio ajusté : 0,62 ; IC 95% : 0,43-0,87). Ces observations pourraient s'expliquer par le manque d'accès aux antipaludiques et l'éloignement des établissements de sons dans les régions de plaine. On a cependant trouvé des associations non statistiquement significatives avec le sexe, l'âge et la religion. Conclusion L'autotraitement à domicile est la principale mesure prise en cas de paludisme. II faudra s'efforcer d'améliorer l'accès à des antipaludiques efficaces dans les communautés des zones rurales touchées par le paludisme, notamment par le biais des agents de santé communautaires, de mères spécialement formées pour conseiller les autres mères, des vendeurs de médicaments et des commerçants en général.
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