Résumé :
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Le mouvement des chercheurs de l'hiver 2004 a été à l'origine d'un foisonnement de contributions et de réflexions, débouchant sur un projet de loi d'orientation et de programmation de la recherche qui doit être présenté au Parlement dans le courant de l'année 2005. La Revue française d'administration publique consacre ce numéro à l'administration et aux politiques de recherche en les resituant dans une problématique plus large qui touche l'ensemble des pays développés. Quelles sont les spécificités de l'administration et des politiques de recherche ? Secteur largement ouvert sur l'international, celui-ci est imprégné par le contexte de concurrence européenne et même mondiale dans lequel universités et organismes de recherche sont évalués. L'interaction public/privé, traditionnellement forte, a contribué à la réussite de secteurs clés de la recherche française dans le nucléaire ou l'espace. L'Europe joue un rôle croissant et parfois controversé. Enfin, les dispositions régissant les organismes publics de recherche et leurs personnels sont plus souples que le droit commun de l'administration publique. Mais le secteur de la recherche se trouve aussi confronté aux critiques applicables à l'ensemble de l'action publique. Certains dénoncent la stagnation des performances de la recherche française et l'écart qui se creuse avec les Etats-Unis comme un signe du déclin de notre pays. L'exception française, en l'occurrence la dualité universités / organismes de recherche, est mise en cause de même que la capacité de pilotage de l'Etat. Les faiblesses de la gestion des ressources humaines et notamment la fonctionnarisation des personnels expliquent-elles la crise de la recherche française ? Les procédures d'évaluation de la recherche sont-elles adaptées ? Les questions dans ce numéro sont abordées résolument sous un angle comparatif. Les analyses proposées par les auteurs, appartenant à différents pays et systèmes de recherche, alimentent un débat qui est loin d'être clos.
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