Résumé :
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[BDSP. Notice produite par ORSIF 0BHiPR0x. Diffusion soumise à autorisation]. L'émergence des troubles psychotiques chez un adolescent ou jeune adulte s'accompagne inévitablement d'une souffrance majeure du malade et de son entourage. La prise en charge la plus précoce possible des patients présentant des troubles psychotiques est une nécessité, pour réduire les risques suicidaires, toxicomaniaques, ainsi que la désinsertion sociale ou scolaire. Force est de constater néanmoins que cette prise en charge reste retardée, d'un à deux ans en moyenne. Des programmes expérimentaux sont mis en place dans différents pays, principalement anglosaxons, pour réduire ce délai de prise en charge. Il convient d'estimer la transposabilité de cette approche au contexte français et son acceptabilité auprès des partenaires de santé, des patients potentiels, de leur entourage et, plus généralement, au sein de la population générale. Une réorganisation des soins de ce type amène inévitablement à s'interroger sur les représentations de la maladie mentale dans notre société et à étudier les freins concrets, mais aussi (et surtout ?) idéologiques et culturels, ralentissant l'accès aux soins spécialisés. De même, elle ouvre une réflexion sur la valeur des symptômes, sur l'estimation d'un "risque", non pas dans une vision fataliste mais au contraire fondée sur une meilleure compréhension de la diachronie des troubles psychiatriques. Cette approche conceptuelle souligne l'importance des interventions, positives ou négatives, de "l'environnement" sur l'évolution à long terme vers l'apparition des troubles psychotiques ou au contraire vers la stabilisation sous une forme "infra-clinique". Il en résulte naturellement une nécessaire réflexion sur les modalités de prise en charge à proposer, parmi lesquelles les approches éducatives ou de type "case management" ont une place importante à prendre.
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