Résumé :
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Au départ de la réflexion sur les trajectoires de l'accessibilité on trouvera le handicap, le propos étant de rendre compte à la fois des trajectoires spatiales ordinaires et du long parcours de pensée qui a accompagné, trente ans durant, la réflexion sur l'accessibilité. La question du handicap a nourri la législation française et orienté le cadre de conception de l'espace. Depuis 1975, la France réglemente l'accessibilité de l'espace public, des transports et du cadre bâti, de sorte qu'aujourd'hui, l'accès physique à ces lieux ne devrait plus poser de problèmes aux personnes souffrant de handicap. La réalité est bien autre : tout déplacement en ville demeure pour beaucoup un parcours semé d'embûches, contraint par les inadéquations de l'espace. Il y a lieu de s'interroger sur l'utilité de certaines "prothèses architecturales" du point de vue de l'usage de la ville et sur les conséquences que cette politique a pu avoir sur les représentations du handicap, d'autant plus que si l'on considère les effets de l'allongement de la durée de la vie ou de certaines situations occasionnelles sur le déplacement, on constate que le handicap est en passe de devenir, pour l'homme, une expérience universelle. Finalement, la problématique de l'accessibilité s'inscrirait au centre d'un débat plus théorique que politique laissant apparaître que l'accessibilité d'un lieu est bien moins prédéfinie par ses qualités construites et aménagées que par des usages situés et socialement organisés.
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