Résumé :
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Jean Laplanche situe le problème de l'inceste au coeur de la sexualité infantile et de la relation dissymétrique adulte/enfant, reprenant et complétant la théorie de la séduction qu'il avait déjà enrichie, après Freud, dans ses précédents ouvrages. C'est en partant de la théorie de la séduction que Philippe Gutton introduit à un redoublement de la "séduction originaire". En effet, la première séduction est prodiguée par la mère lorsqu'elle donne ses soins corporels à l'enfant, générant en lui sa sexualité infantile. La seconde séduction se situe à l'adolescence : le sujet devenant plus actif procède à une forme d'autoséduction liée au développement de son corps génital. Patricia Attigui évoque à travers l'histoire de Jeanne, les nécessaires remaniements du cadre analytique, utilisant la vulnérabilité de l'analyste comme vecteur de l'efficacité thérapeutique. Le cas douloureux de Daphné, victime d'un inceste précoce et prolongé par ses deux cousins, nous est ici rapporté par Christine Condamin-Pouvelle. Cet abus sexuel apparaît d'autant plus déstructurant qu'il s'inscrit sur fond de négligence maternelle et de pathologie paternelle. François Marty nous convie à l'analyse du film Festeen en passant de la violence de l'acte incestueux à la violence de la révélation. Il se place dans l'après-coup, du côté des victimes devenues adultes qui tentent de mettre fin à l'enfouissement du crime, se heurtant à l'hypocrisie du secret et de la complicité parentale.
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