Résumé :
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La fin du XXe siècle a été marquée en Europe, notamment sous l'impulsion de la direction générale de la concurrence de la Commission européenne, par une sérieuse remise en cause du monopole des services publics, ceux-là étant accusés d'être tout à la fois coûteux et inefficaces. Sous couvert de new public management, tout un courant de pensée s'est alors développé pour prôner la dérégulation de ces marchés, voire la privatisation des entreprises en charge de ces services, ces mesures étant supposées permettre d'assurer une meilleure qualité de service à moindre coût. Marjorie Jouen montre ici que le bilan, notamment du point de vue de la poursuite de l'intérêt général, ne s'est pas avéré très probant et qu'un nouveau mode de production des services d'intérêt général se met désormais en place, associant les décideurs aux usagers. Soulignant le retard de la France au regard de ce mouvement, elle montre exemple à l'appui, le rôle autrement plus performant que jouent, et peuvent jouer, les expérimentations et innovations sociales dans le processus, certes indispensable, de modernisation des services d'intérêt général. Au passage, elle rappelle (ce qui, pour Tocqueville, était une évidence) que l'intelligence collective des citoyens est plus à même de produire du bien public que les procédures très en vogue de rationalisation des politiques publiques si prisées par nombre de dirigeants. Son propos rejoint les préoccupations qui ont amené Futuribles International à lancer une étude sur "les politiques sociales au défi de l'innovation" (voir le catalogue de ces innovations sur le site de Futuribles).
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