Résumé :
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Pour celles et ceux qui s'intéressent aux inégalités sociales de santé, c'est-à-dire à cette forme d'inscription dans les corps de l'ordre de la société, il y a quelque chose à la fois de lancinant et de lassant à produire une fois de plus un état des lieux sur le sujet, fût-il, comme c'est le cas ici, un exemple inédit de parallèle transatlantique. Ne sait-on pas déjà tout ce qu'il faut savoir sur les écarts de mortalité et de morbidité en fonction des catégories socioprofessionnelles, des revenus ou de la scolarité ? Ou, tout au moins, n'en sait-on pas assez pour commencer à agir avec l'objectif de les corriger ? Or, la plupart des études le montre, et les enquêtes mentionnées dans ce numéro le rappellent au cours des deux dernières décennies, presque partout dans le monde, et en tout cas au Québec et en France, les inégalités sociales de santé n'ont pas reculé. Dans le meilleur des cas, elles se sont maintenues à un niveau élevé à peu près constant. Dans certains pays, ou pour certains indicateurs, elles se sont aggravées, le plus souvent dans des contextes où la richesse nationale s'accroissait.
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