Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS 9dQyaR0x. Diffusion soumise à autorisation]. Objectif : Les préoccupations grandissantes suscitées par la résistance bactérienne au cotrimoxazole, recommandé comme traitement de première intention par l'OMS pour faire face aux pneumopathies sans signe de gravité, ont conduit à penser qu'il ne s'agissait peut être pas du traitement optimal. Néanmoins, le passage à d'autres agents antimicrobiens, tels que l'amoxicilline, sera coûteux. Les auteurs ont comparé l'efficacité clinique de l'administration bi-journalière d'une dose standard et d'une double dose de cotrimoxazole dans le traitement des pneumopathies sans signe de gravité chez l'enfant. Méthodes : On a mis en oeuvre un essai multicentrique contrôlé et randomisé dans sept consultations hospitalières externes et dans deux programmes de santé communautaire. On a attribué au hasard à 1143 enfants au total, âgés de 2 à 59 mois et atteints de pneumopathie sans signe de gravité, un traitement comprenant soit 4 mg de triméthoprime plus 20 mg de sulfaméthoxazole par kilogramme de poids corporel, soit 8 mg de triméthoprime plus 40 mg de sulfaméthoxazole par kilogramme de poids corporel, par voie orale, deux fois par jour, pendant 5 jours. Il y avait échec thérapeutique lorsqu'un enfant nécessitait une modification du traitement, mourrait ou était perdu de vue. Une modification du traitement s'imposait chez les enfants dont l'état clinique se détériorait (apparition d'un tirage sous-costal ou de signes d'alerte) ou restait identique 48 h après le recrutement (c'est-à-dire que la différence entre les rythmes respiratoires mesurés lors du recrutement et 48 h après ne dépassait pas 5 respirations/minute). Résultats : On a analysé les résultats obtenus avec les 1134 enfants, dont 578 avaient reçu une dose standard de cotrimoxazole et 556 une double dose. On a relevé un échec thérapeutique chez 112 enfants (19,4%) du groupe soumis au traitement standard et chez 118 enfants (21,2%) du groupe recevant une double dose (risque relatif 1,10, intervalle de confiance à 95% : 0,87 - 1,37). Une analyse multivariée a permis d'établir que le traitement avait une plus forte probabilité d'échouer chez les enfants auxquels on n'avait pas administré correctement le médicament (p=0,001), chez les enfants de moins de 12 mois (p=0,004), chez ceux ayant reçu auparavant des antibiotiques (p=0,002), chez ceux dont le rythme respiratoire était supérieur ou égal à 20 respirations/minute et au point de coupure spécifique à l'âge (p=0,006) et chez ceux provenant de zones urbaines (p=0,042). Conclusion : On a constaté une efficacité équivalente du cotrimoxazole sous forme de dose standard et de double dose dans le traitement des pneumopathies sans signe de gravité. Un suivi étroit des patients est essentiel pour prévenir toute aggravation de la maladie. L'échec clinique doit être défini de manière plus spécifique. La surveillance tant dans les zones rurales qu'urbaines est indispensable au développement de stratégies thérapeutiques reposant sur les résultats cliniques.
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