Résumé :
|
Penser le pouvoir en médecine, c'est aujourd'hui le penser au pluriel, car le "pouvoir médical" n'est plus isolé, mais il s'articule et se confronte avec d'autres pouvoirs plus ou moins occultes que les auteurs vont essayer de mettre à jour. Bien sûr, il reste encore l'intime de la relation entre médecin et patient, un pouvoir lié aux enjeux de vie et de mort, fait selon les cas d'humanité ou d'arrogance. Mais le pouvoir médical a changé, il a reculé pour de bonnes et de moins bonnes raisons. Les bonnes, on les connaît, ce sont les combats d'associations d'usagers en lien avec des professionnels minoritaires autour, par exemple, de la contraception, du VIH ou de l'amiante. Les moins bonnes, elles sont là masquées, mais redoutablement présentes, ce sont les collusions de ceux qui font de la médecine un marché économique et un espace de mystification pour toute la société. Qui sont les acteurs de cette usurpation ? Comment cela retentit sur le soin et la société ? Comment se positionnent les soignants ? Quels contre-pouvoirs peuvent l'élaborer ? Voilà les questions que ce numéro veut poser.
|