Résumé :
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Pour être viable, la sécurité sociale doit être réformée. Il est nécessaire de considérer non seulement les caractéristiques du système (comme le niveau et la durée des prestations, la population assurée), mais également la répartition des responsabilités. La sécurité sociale n'est pas le problème de l'Etat uniquement : les entreprises, les syndicats, les secteurs industriels et l'individu jouent eux aussi un rôle. Attendu que les risques sociaux sont dans une certaine mesure endogènes, il faudrait, pour plus d'efficience faire intervenir l'assurance au niveau où le risque peut le plus directement être influencé. Cela peut se faire en partie au sein du système public, au moyen par exemple d'une évaluation des risques. Parmi les autres solutions possibles figure le passage de dispositifs collectifs à des dispositifs plus individualisés, dont les illustrations les plus connues sont les systèmes à plusieurs piliers et les comptes épargne. Les systèmes à plusieurs piliers impliquent avant tout une nouvelle répartition des responsabilités basée sur la nature endogène des risques sociaux et sur les paramètres du cycle de vie moderne. Ces systèmes offrent dans le même temps un plus grand choix individuel. Les comptes épargne réduisent le risque subjectif sans affecter le choix individuel. Quoi qu'il en soit, pour réformer la sécurité sociale, il faut trouver un équilibre entre des objectifs, ou des principes contraires, entre équité et efficience, entre solidarité et liberté de choix, entre risque subjectif et anti-sélection. C'est là un choix difficile, car la sécurité sociale n'est pas une question de "sécurité". Elle fait partie intégrante de la manière dont nous organisons notre société et reflète un grand nombre de ses valeurs.
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