Résumé :
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Pour les économistes de la valeur de la vie, la perte de santé peut être compensée par une somme d'argent, l'objectif de l'indemnisation n'étant pas de compenser directement la perte de santé de la victime mais la perte d'utilité (de satisfaction) que cette dégradation provoque. Dans cette perspective, si la victime reconnaît un équivalent monétaire à sa dégradation de santé, alors il existe pour elle un montant de compensation "optimale" : la victime devient indifférente entre subir un préjudice et être indemnisée pour cela et ne pas subir de préjudice. Il existerait ainsi une relation de substituabilité entre la santé et l'argent. Dans cet article, l'auteur examine le cas particulier des personnes contaminées par le virus du sida en s'interrogeant sur la portée et le mode de détermination de leur indemnisation. Il faut noter tout d'abord que l'indemnisation accordée aux victimes contaminées par le sida ne vise pas à compenser une incapacité physique partielle ou totale mais concerne le risque non seulement d'une dégradation de leur santé mais aussi de leur propre mort. De plus, la détermination d'une compensation optimale doit tenir compte d'une part de l'aspect évolutif de la maladie comprenant une période de séropositivité sans signe clinique apparent et une période de sida avéré et d'autre part des caractéristiques propres à chaque individu (âge, position sociale, sexe), expliquant ainsi une hétérogénéité des compensations accordées aux victimes.
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