Résumé :
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Grâce aux progrès de l'hygiène, de la chirurgie et de la médecine dans les pays développés, l'allongement de la durée de vie ne cesse de croître, bouleversant ainsi la pyramide des âges. Sans doute parce que le nombre grandissant des bénéficiaires de ce supplément d'années fait problème pour une société qui tarde à s'adapter à ce nouvel équilibre des âges ; sans doute aussi parce que les dispositions culturelles de cette société l'inclinent à négliger la part grandissante prise par ceux qui vieillissent et à ne pas tisser avec eux de nouveaux liens, les bénéficiaires des années supplémentaires se trouvent souvent seuls et dépouvus des moyens d'affronter les aléas de leur supplément de vie. Ils se sentent abandonnés ; ils se déprécient, perdent le souci d'eux-mêmes et se désespèrent souvent. De tous les maux de l'âge aujourd'hui il n'est pas sûr que le déclin physique soit le plus important mais, plutôt, ce manque de perspective et d'espoir qui engage dans la tristesse, la dépréciation de soi, et leurs traductions que sont les dépressions et les suicides. C'est dire que la société tout entière est en cause pour ne pas accompagner, comme elles le souhaiteraient, les persônnes âgées ; mais c'est dire aussi que dans le registre des soins regardant cet accompagnement insuffisant, ce sont les soins mentaux, ceux du souci de soi et de l'autre, soit une culture de la santé mentale, qu'il convient de mettre à l'étude afin que cette action-là, sur le mental, trouve ses moyens, ses hommes et son organisation.
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