Résumé :
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L'apparition de ce que l'on peut qualifier de "nouveaux risques sociaux", dans le cadre du passage à une société postindustrielle, résulte de mutations économiques et sociale complexes qui ont des répercussions sur le système d'aide sociale des Etats. Ces risques concernent l'accès à un emploi décemment rémunéré, sur un marché du travail de plus en plus volatil. Ces risques nouveaux coexistent avec les anciens risques sociaux auxquels ont répondu les systèmes de protection sociale créés à cette fin. Il s'agit généralement de la cessation ou de l'interruption d'un travail rémunéré, dans la plupart des cas par un homme "soutien de famille". Pour les responsables de l'élaboration des politiques, les risques sociaux nouveaux sont l'occasion de faire de nécessité vertu : ils imposent de substituer aux prestations passives coûteuses des politiques qui mobilisent la main-d'uvre et qui, dans un certain sens, renforcent la compétitivité économique et réduisent la pauvreté parmi les groupes vulnérables. Le présent article examine les attitudes face aux politiques du marché du travail qui abordent les nouveaux risques sociaux dans quatre pays européens très différents. Il montre que les attitudes dans ce domaine plongent leurs racines dans des conceptions globales au sujet de l'ampleur, de l'orientation et du rôle que devraient avoir les interventions de l'Etat providence, de sorte que la faiblesse du soutien aux risques sociaux nouveaux ne compromet pas nécessairement la possibilité de s'assurer un soutien pour ces politiques si, par leur collaboration, elles ne sont pas en conflit avec les traditions nationales des valeurs de l'Etat providence.
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