Résumé :
|
La politique de santé mentale, de nature médico-administrative, a été confrontée à plusieurs approches sur une cinquantaine d'années. La sectorisation instituant les soins ambulatoires a rompu avec le système asilaire dans les années soixante-dix selon une démarche innovante. Focalisée au départ sur les maladies mentales, la santé mentale s'est élargie dans les années quatre-vingt-dix à la souffrance existentielle et à diverses catégories de populations répondant ainsi à de nouveaux enjeux sociaux. Elle s'est progressivement intégrée aux règles gestionnaires et de management propres à la politique hospitalière. En 2000, la refondation de cette politique est avancée par le gouvernement socialiste. Elle implique des règles de management déjà existantes conciliant économie et qualité, un processus de gouvernabilité (contrat, réseaux, territorialisation éventuelle) de nature plus procédurale que décisionnelle pouvant favoriser la présence de divers acteurs. Deux hypothèses vont dans le sens d'une recomposition de cette action ; l'idée d'éthique et de responsabilisation du soignant et du patient véhiculée par l'OMS et l'Europe, reprise par la loi de 2002 sur les droits des malades, l'existence d'une action publique de plus en plus ouverte à la contractualisation et à la négociation autorisant la personnalisation des soins et une meilleure prise en charge sociale du patient. Sylvie Biarez montre, comment le modèle français semble aujourd'hui hésiter entre un mode de pilotage par le haut et un processus souple de contractualisation et de développement des réseaux.
|