Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS 78R0xmnE. Diffusion soumise à autorisation]. Le dépistage du virus de l'immunodéficience humaine (VIH), avec option de refus, est incorporé à la procédure habituelle des soins médicaux pour tous les patients, à moins qu'ils ne s'y opposent. L'éthique de cette approche du dépistage en Afrique subsaharienne est source de controverses. On s'attend à ce que le dépistage du VIH avec option de refus améliore la survie en augmentant la détection des cas et donc le rattachement de plus de personnes infectées par le VIH à un traitement précoce ; ceci à condition qu'il y ait un suivi efficace des patients et une durabilité du programme. Au niveau de la population, ces avantages l'emporteront vraisemblablement sur les conséquences négatives potentielles des individus qui éprouvent un stigmate lié au VIH. Ces justifications vont dans le sens de théories morales conséquentialistes pour lesquelles l'acceptabilité d'une action dépend de ses résultats. D'autre part, les théories morales libérales veulent que l'autonomie des individus soit toujours protégée à moins qu'une autonomie restrictive ne soit nécessaire pour protéger le bien-être d'autrui. Le consentement à l'option de refus pourrait restreindre l'autonomie et il est difficile de dire s'il pourrait bénéficier à d'autres personnes que celles testées. Néanmoins, la doctrine du paternalisme libertaire propose qu'il soit justifiable et désirable d'utiliser des mécanismes discrets pour aider les individus à faire des choix qui optimisent leur propre bien-être. Au coeur de cette idée se trouvent les arguments avancés par les personnes favorables au consentement de l'option de refus, que les individus ne font pas toujours les meilleurs choix pour leur propre bien-être, mais qu'ils peuvent être influencés à les faire par des biais qui ne compromettent pas leur liberté de choix. Un autre argument important est que toutes les politiques exercent inévitablement une certaine influence de ce genre : le consentement à l'option de refus encourage le refus du test tout comme le consentement à l'option de refus encourage à l'accepter. Sur base de ces arguments, l'option de refus du test peut être une politique efficace et moralement acceptable de réponse à l'épidémie du VIH en Afrique.
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