Résumé :
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L'important développement des recherches dans les sciences du vivant, notamment depuis une vingtaine d'années, risque de conduire, au fil des inventions (et / ou des découvertes) et des dépôts de brevets subséquents, à un processus d'appropriation privée et donc de marchandisation du patrimoine génétique mondial. Les auteurs montrent quels sont les divers "régimes d'innovation " et notamment comment nous sommes passés d'une recherche agronomique pilotée principalement par des organismes publics et les professions agricoles, à une recherche en génomique - et bientôt postgénomique - dominée par les firmes multinationales qui poussent à un renforcement de la propriété intellectuelle. Plutôt toutefois que d'opposer le public au privé, les auteurs plaident ici pour la définition d'une voie médiane. Ils commencent par analyser les raisons d'être du droit des brevets (dont l'objectif est d'inciter à la recherche tout en favorisant la diffusion de l'innovation), tout en soulignant les difficultés de son application, particulièrement dans le vivant, les avantages et inconvénients qui peuvent résulter de sa mise en oeuvre trop stricte. Ils montrent ensuite que d'autres manières de protéger les inventions existent, qui permettent utilement de mutualiser les ressources financières et les ressources génétiques (exemple de la génétique bovine). Prenant appui sur ces précédents, dont ils décrivent également les avantages et inconvénients, ils plaident pour un modèle européen fondé sur une telle mutualisation, en s'inspirant du reste d'initiatives de cette nature développées aux Etats-Unis et en Europe.
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