Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS 7GIR0xGB. Diffusion soumise à autorisation]. Contexte : Les Autochtones sont surreprésentés dans l'épidémie de VIH qui sévit au Canada, le plus souvent en raison de l'utilisation de drogues par injection (UDI) ; pourtant, on sait peu de choses sur l'impact de l'ethnicité autochtone sur la mortalité après le début d'une thérapie antirétrovirale hautement active (TAHA). C'est pourquoi nous avons comparé les taux de mortalité de patients autochtones et non autochtones atteints du VIH et ceux d'UDI et de non-UDI atteints du VIH après le début d'une TAHA. Méthode : Nous avons mené une étude de cohortes rétrospective auprès de patients naïfs de traitement antirétroviral ayant entamé une TAHA entre janvier 1999 et juin 2005 (groupe de référence), que nous avons suivis jusqu'en décembre 2005. Nous avons construit deux modèles de Cox (modèles des risques proportionnels), l'un pour estimer les coefficients de danger (QD) pour toutes les causes de mortalité et l'autre pour la mortalité liée au VIH, en tenant compte des facteurs confusionnels possibles (sexe, âge au départ, numération des lymphocytes CD4, niveaux d'ARN VIH, année civile et régime TAHA). Résultats : Les 548 patients à l'étude ont été suivis sur 1 889,8 personnes-années ; 194 (35%) étaient Autochtones, et 255 (46%) étaient des UDI. Nous avons observé 55 décès, dont 47% liés au VIH. Dans les modèles multivariés, les Autochtones affichaient des taux supérieurs pour la mortalité toutes causes confondues (QD=1,85, IC de 95%=1,05-3,26, p=0,034) et la mortalité liée au VIH (QD=3,47, IC de 95%=1,36-8,83, p=0,009) comparativement aux Non-Autochtones. Par rapport aux patients ayant d'autres expositions, les UDI affichaient des taux supérieurs de mortalité toutes causes confondues (QD=2,45, IC de 95%=1,31-4,57, p=0,005), mais leurs taux de mortalité liée au VIH étaient semblables (p=0,27). Conclusion : A comparer aux Non-Autochtones, les patients autochtones atteints du VIH ont des taux supérieurs de mortalité toutes causes confondues et de mortalité liée au VIH après le début d'une TAHA. La variable prédictive la plus forte et la plus significative de la mortalité toutes causes confondues était le statut d'UDI. Dans les futurs travaux de recherche, il faudrait se pencher sur les raisons des moins bons taux de survie observés chez les patients autochtones et les UDI atteints du VIH après le début d'une TAHA afin d'élaborer des interventions susceptibles d'améliorer le pronostic de ces populations vulnérables.
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