Résumé :
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Lorsque l'on interroge les élèves des Grandes Ecoles, ou que l'on observe leurs pratiques, on se rend compte qu'un certain nombre de rites, soumis à une codification très précise, tiennent une place fondamentale dans leur expérience vécue. Dans cet article, on se propose d'étudier l'ensemble de ces rituels au travers des pratiques alcoolisées qui en sont bien souvent le coeur. Trois Ecoles sont envisagées sous cet angle : l'Ecole Supérieure des Sciences Economiques et Commerciales (ESSEC), l'Ecole Centrale de Paris, et l'Institut d'Etudes Politiques de Paris (Sciences-Po Paris). Dans les deux premières, la consommation d'alcool est indissociable des différents rites festifs qui rythment la vie étudiante. A Sciences-Po, au contraire, pour un certain nombre de motifs d'ordre historique et sociologique, l'alcool est relativement marginal dans les pratiques sociales des élèves. Dans tous les cas cependant, l'étude des "manières de boire" permet de mieux comprendre de quelle façon se constituent les solidarités étudiantes, et comment se développe un fort sentiment d'appartenance à l'Institution.
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